Céréales Deux campagnes opposées à l’export

Malgré les grèves à la moitié de campagne et les difficultés engendrées par l’épidémie de Covid-19, la campagne commerciale céréalière française 2019-2020 s’est achevée sur un record à l’exportation pour le blé tendre : 21,1 Mt, dont 13,6 Mt vers les pays tiers.

La France a profité de volumes abondants, d’une qualité favorable, mais aussi du retrait de l’Australie et d’une relative neutralisation de la mer Noire pour renforcer ses parts de marché vers l’Afrique, et pour réaliser une percée inédite en Chine. « La France a su préserver, grâce à la mobilisation des filières, une compétitivité tout au long de la campagne au prix de l’absorption de coûts logistiques », souligne Marc Zribi, de FranceAgriMer.

Parmi les gros faiseurs, le port de Rouen a exporté 9,9 Mt de céréales, La Rochelle signe sa meilleure saison avec 4,85 Mt (2,9 Mt pour Sica Atlantique, 1,95 Mt pour Soufflet négoce), et à Dunkerque, Nord céréales a chargé 2,8 Mt de céréales (contre 1,3 l’an dernier).

Démarrage timide

A contrario, la récolte française de blé dévisse en 2020 de près de 25 % par rapport à l’an dernier, à 29,7 Mt, selon les estimations officielles de début août, à 29,2 Mt selon Agritel. FranceAgriMer anticipait ainsi en juillet des ventes de blé français vers l’UE à 7 Mt et celles vers pays tiers à 7,75 Mt. Agritel est encore plus sévère et table respectivement sur 6,7 et 6,3 Mt. Si la demande chinoise reste dynamique, la campagne démarre timidement vers l’Algérie et l’Arabie saoudite, avec une faible compétitivité du blé français par rapport aux blés allemands, polonais ou baltes. Par ailleurs, « les producteurs français ont perdu depuis le 1^er juillet 6 % de compétitivité rien qu’avec la hausse de la parité euro-dollar », analyse Nathan Cordier, chez Agritel.

Renaud Fourreaux